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Trail des Glières – Samedi 1er Octobre 2022

 

La tombée de la nuit sur Oyonnax

Rendez-vous à 17h et 18h pour les 2 premières équipes de coureurs de L’ALL avec en tête, Paulo dans sa berline présidentielle. Arrivée à Annecy vers 20h au camping du belvédère. Chouette endroit à 2 pas du lac et du centre-ville. On s’installe et, rapidement, on s’interroge sur un POUM-poum-POUM très bruyant. Il s’agit d’un concert house sur l’esplanade du lac. Nous occupons des chalets bien confortables mais Francky et moi découvrons qu’il manque une chose majeure pour notre bien-être d’avant-course… Y’a pas de PQ !! Ouf, notre Prési est là, une fois de plus, pour nous sauver et nous voilà “soulagés”.

vue depuis le camping

 

On boit une petite bière, on consulte 254 sites météo différents et on tente de se convaincre qu’il ne va pas pleuvoir. Puis on retourne dans nos cases pour se préparer puis se coucher.

RDV à 8h30 le lendemain. Au lever, la Tournette est toute blanche, le ciel est couvert et on a déjà quelques gouttes. La myriade de source météo annonçait de l’eau à 11h et il pleut dès 8h, ça commence bien !!

Départ pour Thorens-Glières. Le 42km démarre à 10h30 (et le 21km à 13h30), des heures assez étonnantes qui auront des conséquences sur les barrières horaires. L’idée des organisateurs étant de terminer les courses dans la fin d’aprem pour encourager les coureurs à rester à la soirée festive sous le grand chapiteau.

 

On laisse les véhicules d’un côté du village et on se rend sur la ligne de départ. Place aux derniers préparatifs : on met la veste de pluie tout de suite ? T’as tout ton matos obligatoire ? Je prends mes gants ? Francky, t’as ton certif’ ? Bref, la routine de l’avant-course…

la mascotte du trail

La consigne pour les sacs est, on ne peut plus, minimaliste puisqu’on dépose nos sacs sous le préau de l’école, sans surveillance. C’est l’heure de se rendre sur la ligne où Ludo Collet, Seb Chaigneau et le Panda (!) nous font le briefing d’avant course. Prêts à partir.

D’abord 3km de faux plat montant sur goudron et chemin blanc. A 3-4%, c’est assez doux par rapport à ce qui nous attend ensuite alors Yannick et moi appuyons un peu pour se placer à l’avant. Mais, à environ 500 au départ, on ne se retrouve même pas aux avant-postes à 5′ du kil de moyenne. On s’accroche à Élise, la meneuse d’allure de Cyril qui sait déceler le talent des coureurs, même avant le

Passage de Mohnthieu

départ. Vient ensuite le début de la montée de Sous-Dine : 6km et 1200mD+. On se calme tous les 2 et des quantités d’avions (dont notre DAC national) nous déposent sur place. On a beau essayer de se convaincre, qu’en vieux briscards, on sait gérer notre effort, on a quand même un peu l’impression de se traîner !

Après une bonne heure de course, nous parvenons au passage de Monthieu, une saignée dans la roche qui permet d’accéder au plateau alpin. C’est joli, engagé mais c’est aussi très venté ce matin. La pluie cingle. On se dit qu’on va passer un sale quart-d’heure là-haut.

 

Effectivement, la crête est à la hauteur de nos craintes. Un vent de côté à 60km/h, une pluie horizontale, c’est très pénible. On passe ensuite le sommet puis on redescend vers le 1er ravito en traversant un lapiaz sacrément piégeux. C’est là qu’on retrouve notre DAC qui entame une descente prudente. Il faut faire attention et j’ai la très mauvaise idée d’imaginer la cata que serait de coincer un pied entre 2 rochers. Un petit km qui devrait être une formalité mais qui crispe plutôt que de relâcher après une si grosse ascension.

Vue depuis Sous-Dine par temps clair !!

Au 1er ravito, la route du 42km bifurque pour une boucle de 21km alors que les participants au “Dernier assaut” plongent directement vers Thorens.

Une descente sur un chemin blanc nous conduit au 1er alpage des Glières, le Champ Laitier. C’est un joli coin qui mélange le Vercors et les Combes jurassiennes. Les vaches nous regardent passer. On se sent bien, on a 15km dans les jambes, ça va bien et il n’y a plus de vent.

Dès les 1ers mètres de la montée suivante, un bon 300mD+ dans les sapins, Yannick commence à gémir contre de vilaines crampes aux adducteurs. Il serre les dents et ne lâche que quelques dizaines de mètres. Le sentier est vraiment super joli entre les rochers et les sapins. On traverse même, durant quelques instants, un passage très étonnant avec un sable jaune entre les rochers qui donne des allures de forêt de Fontainebleau.

Le plateau des Glières, haut lieu de la résistance, est aussi l’endroit où on rencontre le 2ème ravito. Yannick m’a rattrapé dans la descente et l’on goûte ensemble aux jambons de pays et à la tome de Savoie. On y reste brièvement mais ça fait du bien. Le parcours nous amène à la 3ème bosse qui est plus douce mais les crampes reviennent pour mon acolyte alors que j’en suis étonnamment épargné. Cela me permet de prendre un peu les devants sachant ma faiblesse en descente. Cette fois, Yann’ semble souffrir encore plus et, lorsque je passe le sommet, je ne le vois plus.

On aborde alors une descente de 700mD-, juste interrompue par une affreuse “aiguille” de 100mD+ en dévers dans un champ à 30%, ça pique ! Je gère la descente, on en est au 30ème km et ça va toujours bien. Le problème c’est que je perds des places mais lorsque j’arrive au ravito, Yannick me rejoint. Il n’a pas du tout craqué et c’est cool de le revoir à ce moment après plus d’une heure tout seul. En levant la tête, on aperçoit une imposante falaise, le fameux Pas du Roc.

L’impressionnante falaise du Pas du Roc

C’est un sentier creusé dans la roche en 1830 pour acheminer le bois dans la vallée. Il a ensuite été un passage privilégié pour les résistants afin d’accéder aux alpages. C’est très aérien. Les marches sont hautes et on se tient au début à la main courante avant, progressivement, de prendre confiance et de reprendre les bâtons. Il y a quand même un peu plus de 300m de vide sur le côté.

Après ce magnifique passage, on retourne au Champ Laitier. Yannick serre les dents, gémit parfois mais s’accroche. Il faut remonter vers le 1er ravito du Chalet Landron. Il n’y a rien de difficile mais la montée de ce chemin blanc est pénible. On sait que c’est la dernière côte de la journée mais il reste encore 6km de descente après le ravito. Bon, on ne sait pas encore ce qui nous attend.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est en sortant du ravito que je comprends quel calvaire nous allons vivre… Je prends 2 gauffres majuscules dans un champ pendant que Yann’, la patte légère s’envole vers la descente. J’ai à peine le temps de me relever de ma 1ère chute qu’il a déjà disparu. Il va faire une descente de feu pendant que je vais traîner ma misère avec une bonne dizaine de nouvelles chutes. Sortis ensemble du ravito, il va me coller 11min et 30 places au classement (ou plutôt il en gagne une quinzaine pendant que j’en perds autant !). C’est une vraie patinoire et Franck Vacherot va se délecter de ces sentiers comme un Lolo aime la bise des plateaux jurassiens ! C’est un interminable chantier. Pour une fois, on n’a qu’une hâte, retrouver du goudron, du vrai !!

A l’arrivée, Yannick termine 107ème en 6h25. Je le suis de 11min à la 136ème. Franck Mourier termine 3min derrière moi. Fred The DAC arrive 173ème en 6h51 après une gestion de course remarquable à 100% plaisir. Cyril finit 295ème en 7h50. Viennent ensuite Cédric 312ème en 7h56 et Jean-Marc 317ème en pile 8h ! Nathalie et Paul finissent 324 et 325ème en 8h11 après un beau chassé-croisé. Enfin, Franck Vacherot arrive 329ème en 8h17. Il est, certes, “dernier” au classement des finishers mais lorsqu’on apprend qu’il y a eu plus de 100 éliminés ou ayant abandonné, cela donne quand même beaucoup de relief à la performance d’aller au bout de ce trail sacrément exigeant. On ne s’attendait pas à un tel effort dans un trail où on est aux prises du début à la fin.

Pendant ce temps, les semi-marathoniens sont en course. Ils sont partis, pour la plupart, de Lons à presque 8h30, la ponctualité légendaire d’Étienne ayant un peu déréglé le timing. C’est donc 8 coureurs avec Dorothée au pilotage qui passent chercher Fanny et Marie au camping en direction de Thorens en Minibus 9 places (!). Le départ est prévu à 13h30. La course est simple : on monte un grand coup puis on redescend sur le ventre ! Comme dirait Coco, un trail à 0% de plaisir sachant que les conditions sont dantesques dans la montée et affreusement grasses dans le retour vers Thorens.

Étienne finit 87ème en 2h42. Jean le suit, 117ème en 2h49. Isa la descendeuse termine en 371ème en 3h41, une des rares  à prendre du plaisir dans cette fin de course. Viennent ensuite Astrid, 393ème en 3h47 et Jenny, 409ème en 3h50. Laurent Poirmeur, venu sur le trail pendant un WE en famille dans le coin arrive 494ème en 4h21. Il est suivi de Marie qui conclut avec le sourire à la 521ème place en 4h41. Véro achève son semi en 533ème position en 4h49. Enfin, Coco termine 553ème en 5h32. A son arrivée, elle reçoit plein de cadeaux pour sa place de “dernière” finisher. Pourtant, comme pour Franck Vacherot, cela ne reflète pas son réel classement puisqu’il y a de nombreux coureurs qui ne seront pas allés au bout de ce bain de boue. Fanny, par exemple, aura été terrassée par une vilaine hypothermie qui l’a obligée à jeter l’éponge avant la fin. 

Bravo à tous !

Après la course, l’épreuve suivante de taille est la douche !! 2 Algecos devant la salle des fêtes servent de lieu pour la toilette. Pas trop de queue pour y accéder, cool ! Sauf qu’une fois dedans, on comprend mieux. Il faut se déshabiller en se contorsionnant, les pieds dans une sauce un peu plus liquide que dans la descente du trail. L’eau, plus froide que celle qui nous est tombée dessus pendant la journée, ne risque pas de donner envie de rester dessous. Jean et moi y restons aussi longtemps que le temps qu’il  faut pour nous sécher les cheveux. Et finalement, on est ravi de ressortir de cet endroit avec des habits secs. La plupart des filles renoncent à la douche sur place et, rapidement, on se décide à manger le Ripoulé d’après-course puis de rentrer au camping boire des bières dans nos bungalows plutôt qu’au concert sous chapiteau à Thorens. Véro est dans un état second, un mélange de fatigue et d’euphorie qui la met à son avantage sur chacune des photos.

Après le retour sur Annecy, la soirée récup se déroule à base de bière, de vin, de Crémant de Francky et du rhum de Coco qui prendra une grosse calotte. Une bonne soirée au chaud et surtout au propre avec une peau bien hydratée par les masques de boues appliqués durant l’après-midi.

Dimanche matin, lever aux aurores pour gravir la Tournette… Ah ben non, un petit coup de panosse et simplement une promenade lente dans les rues touristiques du vieil Annecy. Personne n’y voit d’inconvénient mais le plus dur est de patienter jusqu’à midi pour manger. Les organismes ont besoin de se reconstituer. Nath’ a l’excellente idée de nous conduire au château pour une visite du Musée d’Annecy. Une visite super sympa qui nous amène à l’heure du repas.

Isa a pris la même chose que Véro la veille !

Pour terminer, une courte balade digestive au bord du lac nous ramène à nos véhicules garés à Chaille comme dirait Marie.

Un week-end sportif avec un joli trail et encore de bons moments de rigolade. C’est toujours aussi chouette l’ALL !

Philippe Bénier.

 

Le résultat de la course : https://live.l-chrono.com/resultats/trail-des-glieres-2022?fbclid=IwAR0shIFHDXV1p4RFABDs1UBB5f8wtI2rUN_QnKyyH4nJYpTObFZRgFN9Q2U

 

 

Amoureux de la montagne et de la nature...

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