Séjour dans les Dolomites
Samedi 19 août 2023, 6h30 place de Verdun, pas de retardataires, nous voilà parti pour 10h30 de route !!! Le premier refuge est accessible uniquement à pied après 1,5 km de marche, histoire de nous dégourdir les jambes !! Ce refuge qui se nomme Talschlusshütte sera le plus “classe” du séjour, il semble neuf, tout est propre, la déco impeccable, serviettes fournies pour les douches et repas top niveau, on est prêt pour le premier jour dans les Dolomites…sauf que certains passeront une nuit moyennement reposante en raison de quelques ronflements, c’est aussi cela les refuges !!
Jour 1 : Talschlusshütte – refuge de Pratopiazza 31 km 2500 m de D+
Après la première montée, on découvre les fameuses “Tre Cime“, Jojo nous emmène sur un sentier “à l’écart de la foule” (relative), on découvre certains des nombreux tunnels creusés durant la guerre entre Italiens et Autrichiens. On croise un groupe avec des lamas oui des LAMAS !!, nos premières marmottes, repérées par “l’oeil de Lynx” du séjour : Cédric!! Une belle et assez longue descente nous permet de rejoindre les deux bus, on teste les salades que l’on va manger durant 4 jours “Mexicaine, Dauphinoise, Orientale,..” certaines sont plus goûteuses que d’autres…..
Le départ après le repas est assez rapide, chacun adapte son rythme, après un premier col on franchit un petit passage avec tunnel et planches de bois à l’endroit où le sentier est trop étroit, il y a un peu de vide sur la droite mais un câble en acier le long de la falaise. Il fait chaud et un ruisseau en eau nous permet de nous rafraîchir, Jean à sa “technique” pour faire baisser la température…
On arrive au col puis quelques kilomètres dans les alpages avant de rejoindre le deuxième refuge.
Du refuge nous avons une vue dégagée sur les montagnes en particulier le début du parcours du lendemain, par contre pour les dortoirs c’est un seul dortoir pour 16 !!!
Je laisse la parole à Dorothée : ” Je garde d’excellents souvenirs tels que la seconde nuit où nous étions tous en rang d’oignons pour dormir… On se serait cru en colo” J’ajoute “quelques fous-rires avec Coco avant de s’endormir qui n’ont pas perturbé le voisin immédiat : Paul.
Jour 2 : Refuge pratopiazza – refuge Dibona 36 km d+ 2000 m
On commence par une montée pas trop difficile et on arrive dans sur un sentier en balcon juste magnifique, on est témoin de plusieurs éboulements rocheux en direct, la montagne est tellement fragile à cet endroit que le sentier a été détourné pour passer à la base du cône d’éboulis, il ne s’agit pas de petites pierres mais de blocs de 50 cm à 1 m parfois plus !! Paul-Arthur accélère au moment de passer à proximité du cône, il n’est pas rassuré. On arrive à un petit refuge pittoresque, on fait le plein d’eau, de coca, photos avant de repartir. La suite est encore superbe avec des passages de lapiaz, le col de Cocodain puis on rejoint un alpage avec lac et moutons et c’est ensuite la descente qui nous ramène au bus. Durant cette descente, Antony se tord la cheville, il devra “composer” avec durant la suite du séjour…. On retrouve les filles (sauf Patricia et Nathalie qui ont fait la matinée) les pieds dans l’eau du ruisseau, il reste ensuite 3 kilomètres jusqu’aux bus. On teste d’autres salades, à l’ombre dans la forêt.
Départ pour l’après-midi, sentier large au début mais bien montant puis on prend un sentier plus intimiste, on se retrouve rapidement dans une gorge sauvage avec de hautes falaises de chaque côté puis après 3-4 kilomètres on se retrouve dans un fond de vallée.
Je laisse la parole à Sylvain que ce passage a marqué :
” je retiendrai le passage en fond de vallée l’après-midi du 2eme jour. Après avoir remonté les gorges du Rio Travenanzes et avant d’attaquer la dernière montée terrible,
il y a eu ce passage dans cet immense lit de rivière presque à sec, un grand espace complètement plat coincé entre les 2 parois rocheuses et recouvert de cailloux blancs, on était un peu tous dispersés à ce moment là et je sais pas pourquoi, pendant quelques minutes j’ai eu l’impression d’être sur une autre planète.
Mais il faut quitter le fond de vallée et donc monter !! Et là tous ceux présents vont se rappeler de cette ascension qui a éprouvé les organismes, le mental, ‘l’arrivée au refuge sera une délivrance. La parole à Dorothée qui a surmonté ses peurs ce jour :
“Pour moi le plus compliqué a été de gérer les montées qui s’apparentaient parfois à de l’escalade . Ayant le vertige, ce périple m’a clairement sortie de ma zone de confort … Je disais souvent “j’ai laissé ma zone de confort en bas de la montée”. L’atteinte du refuge Guissani kutte le lundi après midi a été pour moi une vraie révélation de mon potentiel physique et mental. L’arrivée au col a 2600 fut chargée en émotions.”
Il ne reste plus qu’à descendre jusqu’au refuge qui nous attend, le repas sera décalé d’une demi-heure jusqu’à l’arrivée de deux “énergumènes” qui sont allés faire le sommet Tofana di Rozes depuis le col sans l’autorisation de Jojo… Aïe aïe aïe!!
Jour 3 : refuge dibona – villa stern 20 km D+ 1200m
Jojo adapte le parcours qui semble trop long ce jour, on prend donc tous le bus pour rejoindre un col à 2100 m situé à proximité de Cortina d’Ampezzo. On attaque “droit dans le pentu” jusqu’à la surprise du jour : des tunnels creusés dans la roche durant la guerre 14-18, on prend 150 à 200 mètres de dénivelé dans ces tunnels sous forme de marche parfois bien hautes, entre les commentaires des uns et des autres, on entend aussi les bruits de respiration, on est tous un peu essoufflé !!. On sort de ce tunnel puis on rejoint le refuge Lagazuoi à 2750 mètres. Arrêt rapide puis une descente dans un cadre majestueux avec de belles falaises tout autour de nous, nous emmène au pied d’une falaise avec un couloir aménagé entre deux rochers, montée pas trop difficile jusqu’au col à 2570 mètres. Un parcours d’abord en balcon puis en vallée nous conduit jusqu’au refuge de Fanes, il est presque 13h. Jojo fait les calculs horaires et il annonce qu’il faut partir sur un bon rythme dès 13h pour être à temps au refuge le soir… peu de volontaires pour “speeder” toute la journée donc on opte pour un transfert en bus au pied du dernier refuge. Il reste 6 km de descente jusqu’au bus, on en profite pour faire trempette dans une eau bien fraîche mais certain(e)s apprécient, d’autres préfèrent le bar…
Jour 3 : Villa Stern – refuge de Gardenacia (2543 m) 4km D+ 650 m
Une fois arrivé à la Villa Stern, il faut s’organiser et prendre les affaires nécessaires pour courir le lendemain et un peu pour le soir (pas trop car il faudra redescendre, en télésiège les équipements autres que habits de trail, c’est de l’organisation!!!) Certains optent pour la montée en télésiège alors que d’autres partent à pied. Jojo donne la carte et les explications à Philou pour le chemins à suivre, il est confiant puisqu’il a la trace sur sa montre cependant au moment de rejoindre l’itinéraire il suit la trace mais dans le mauvais sens !! Cela lui vaudra quelques railleries de ses compagnons. La montée est assez raide mais nous sommes sur un bon rythme, Nathalie mène le train et derrière il est difficile de suivre, le seul moment ou elle s’arrête Cyril sort un gel car il est un peu “limite” mais il a à peine le temps d’ouvrir le gel que Nath est déjà repartie !! Montée avalée en moins d’une heure, Paulo n’aura pas pu suivre le rythme infernal, Antony veille sur lui, Paul aura besoin du réconfort d’un bloc et d’un gel avant d’atteindre le refuge pourtant tout près. Concernant la soirée au refuge, je laisse la parole à Cyril : ”
Côté anecdotes et bons souvenirs, j’ai une soirée qui se détache, celle au refuge Gardenacia. La montée tout d’abord au pas de course derrière Nathalie. La chambre triple très sympa et spacieuse. Surtout le repas du soir dans la véranda avec le superbe coucher de soleil, la super ambiance, le repas excellent et les 2 Domblanais qui finissent toutes les assiettes, Gérald et le vino rosso qui lui tourne la tête, la belle clôture électrique 😁… et pour finir la grappa maison sur la terrasse, bref une super soirée !
Jour 4 : Gardenacia – refuge Piscadiu 2587 m
Départ du refuge, on laisse Jean, Patricia et Antony redescendre avec une partie de nos affaires au bus, il y a un bon kilomètre pour rejoindre le téléphérique mais cela n’effraie pas Jean ! Encore des paysages grandioses, toujours un peu différents de ceux des jours précédents, on passe au refuge de Puez puis deux cols à 2500 m avant une descente jusqu’aux bus, il est déjà midi. On mange nos salades assis par terre à l’ombre d’un mini-bus et il faut de nouveau préparer toutes les affaires pour monter au refuge où l’on passera la nuit.
On part en plein soleil direction le refuge, on s’approche du pied des falaises et bientôt on découvre ce qui nous attend pour la suite : une montée bien raide dans un cône d’éboulis entre deux falaises, au départ ça grimpe en “zig-zag” puis arrivée à mi -parcours il faut poser les mains pour grimper avec des câbles métalliques. Notre progression à 17 est ralentie car il y a aussi beaucoup de personnes qui empruntent le chemin en sens inverse !! Parfois même avec des chiens, quelques petits cailloux dévalent sur ceux en dessous. On s’entraide tous pour monter (pas le choix) Jojo est très rassurant, l’arrivée au col est une délivrance, le refuge est à 5 minutes de là. Deux options sont proposées; arrêt au refuge ou sommet à 3000 m. Ceux qui s’arrêtent vont passer la journée en terrasse à “descendre” des Spritz et autres boissons… Rien d’autre à faire puisqu’il y a une douche pour tout le refuge est qu’elle n’est pas accessible en journée!! 7 coureurs partent pour le sommet, Jojo met du rythme dès le départ, on a 3 heures pour faire la sortie, on arrive sur un plateau à 2900m, on rejoint un autre refuge au pied du sommet, à 17h on a fait l’aller-retour au sommet, il reste à redescendre pour être avant 18h30 au refuge, on y arrive à 18h05 mais la redescente sera compliqué pour certains, les organismes commencent à fatiguer….
On retrouve le reste du groupe, certain(e)s parlent fort et rient beaucoup, douche minimaliste, repas un peu à l’étroit, bière, grappa, c’est la fin du séjour, on est pas trop pressé de rejoindre notre dortoir de 17 avec lits à étage et une seule fenêtre !! Mais malgré tout la nuit se passera sans encombre, certains iront voir le lever du soleil à 6h du mat.
Descente du refuge
Il reste une dernière descente pour rejoindre le bus en vallée, forcément avec ce que l’on avait monté la veille, ça allait descendre assez raide, encore des passages avec câbles, des pierriers mais on est tous et toutes des experts maintenant (enfin presque !!) 2h30 de descente, on prend la route du retour vers 11 h et on laisse Jojo sur une aire après quelques hésitations d’itinéraire. Reste un long trajet, dodo pour beaucoup, les chauffeurs se relayent, pauses, orages et arrivée à 22h30 à Lons.
Le mot de la fin à Jean : ”
On m’ avait parlé de Jojo en bien et j’ ai pu le vérifier !! Gérer un groupe n’ est pas simple ….et dans notre cas le groupe était assez conséquent et disparate physiquement … Je pense que certain.e.s ont atteint leur limite parfois d’ épuisement ou de peur (voire terreur !!!) …. L’ émulation du groupe et le soutient de “compagnons de cordée” leur à permit de franchir/gravir des obstacles qu’ils/elles ne seraient pas parvenu à surmonter seul.e.s. Et je pense qu’ une fois en haut la satisfaction n’ en était que plus conséquente. Ces émotions peuvent parfois entraîner des réactions/paroles qui peuvent surprendre/heurter des camarades. Nous sommes là dans le registre du sang froid et de l’expérience de vie en communauté…. C’ est le vécu de chacun qui se fait ressentir dans ces moments ..!
Le bémol…. Que faire après une telle expérience !!!???? La barre de ce séjour était très haute !!
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